Îlot Les Perrières - logements intermédiaires, Nantes

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La ville industrielle, née du rail ou de l’automobile, a vu éclore une forme urbaine : le pavillonnaire dense. A dominante résidentielle, il oscille entre maisons individuelles, jumelées ou en bande, conduisant parfois, le long des voies principales et aux carrefours, à de petits collectifs. Par commodité, les axes principaux évitent de traverser le pavillonnaire dense. Sa proximité avec la grande ville permet d’autres mobilités, douces ou collectives. Sa densité est suffisante pour optimiser l’usage d’équipements publics ou proposer des commerces de proximité. Le végétal y est omniprésent : dans des jardins qui se laissent deviner depuis la rue, dans des îlots de fraicheur parfois relayé par des alignements d’arbres dans l’espace public. Comme les bâtiments ne dépassent que rarement la cime des arbres, on ne les voit pas. Les parcelles, en petites monopropriétés facilitent la densification et encouragent une évolution rapide des constructions, une accélération de la stratification historique du bâti. Le pavillonnaire dense est une forme urbaine paisible – pour certains trop – quasi invisible, riche d’aménités, que sa résilience rend urgemment d’actualité face aux mutations attendues des grandes métropoles contemporaines.

  • EN SAVOIR PLUS

    Ce sont ces qualités qui sont ici recherchées pour reconstruire des logements des années 1950 déjà en fin de vie, nés d’un remembrement parcellaire optimisant certes les process de production mais créant un trou béant dans le pavillonnaire dense environnant.
    Pour traduire la cohérence empreinte de différence du pavillonnaire dense, l’architecture interroge une forme de vernaculaire industriel. Comment jouer de la construction contemporaine ordinaire pour créer une matérialité, pour donner un sens à la matière ?

    Le projet propose de fragmenter le terrain par une sur-parcellisation développant une communauté de bâtiments et de micro-boisements installés en contiguïté. Les typologies variées des bâtiments (simplex / duplex, individuel / en bande / intermédiaire / en gradins / collectif, mono-orienté / double-orienté / traversant / triple-orienté) sont frugalement exprimées par des bétons peints aux couleurs des matériaux utilisés dans les constructions ordinaires avoisinantes. Refusant le pastiche, assumant le programme et sa temporalité, soit une opération de 66 logements construits par la même équipe dans le même temps, les menuiseries, l’écriture architecturale des baies, soubassements et attiques sont rigoureusement identiques. Ainsi, comme dans le pavillonnaire dense, les bâtiments sont pareils… et différents.

    Et comme dans le pavillonnaire dense, ce ne sont pas les masses bâties mais bien les vides qui importent. Le végétal y est dominant, créant des masques limitant les vis-à-vis, ombrageant les façades, perméabilisant les sols, posant parfois la question de savoir qui de l’homme ou de la nature était là en premier ?


  • FICHE TECHNIQUE

    MAÎTRISE D’OUVRAGE
    Nantes Métropole Habitat

    SITUATION
    Nantes (44)

    SUPERFICIES
    4 584m²
    2 088 m² espaces paysagers

    ÉQUIPE DE MAÎTRISE D’ŒUVRE
    Architecte : COSA

    TCE : Oteis
    Acoustique : Jean-Paul Lamoureux
    Économie : BMF

    CALENDRIER
    Livré 2023

    INGENIERIE ENVIRONNEMENTALE
    Démarche HQE

     

    Photos : Cécile Septet

  • TÉLÉCHARGEMENT

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